Revenons aux locomotives électriques.
1-4-21) 1921 – EP 209/210 et EP 211/212 - future E 49Toujours à destination de la Direction de Breslau, les KPEV passèrent en 1912 commande à Linke-Hofmann pour la partie mécanique et à BEW pour les équipements électriques de sept locomotives doubles 1’B + B1’ à destination du service de voyageurs omnibus.
Le choix d’une locomotive double avait été motivé par l’inscription en courbe et afin de remédier aux vibrations et secousses qu’y subissaient les locomotives à châssis monobloc. Les deux unités motrices étaient reliées par un soufflet et une passerelle d’intercirculation.
Comme pour les locomotives 1’D1’ prévues à la même époque, les capacités de traction devaient être de 500t à 90km/h sur le plat. Des trains express de 400t et omnibus de 360t devaient pouvoir être enlevés en rampe de 20‰ dans les même temps de trajet que ceux de locomotives à vapeur alors en service et sans machine auxiliaire en pousse.
La commande était bientôt portée à treize exemplaires et la distribution d’essieux modifiée pour un type 2’B + B1’ qui permettait une meilleure répartition des masses. Il avait été prévu d’immatriculer les machines EP 209/210 à EP 233/234.
Le déclenchement de la première guerre mondiale repoussa l’exécution de la commande. Puis les très bons résultats d’exploitation constatés dès 1917 avec la locomotive 2’D1’ EP 235 (voir plus haut) amenèrent finalement en 1918 à annuler la commande des locomotives doubles. Seules les deux premières machines déjà en construction furent menées à leur terme et livrées en 1921 à la DRG comme EP 209/210 et EP 211/212.
Bien que les deux locomotives remplissent leur contrat de performances au-delà du cahier des charges en tractant des trains de marchandise de 980t en rampe de 10‰ et de 510t en rampe de 20‰, elles ne furent pas jugées satisfaisantes. Elles présentaient un mauvais comportement en marche lorsque le côté du bissel était en avant, probablement en raison du déséquilibre causé par le surpoids de la chaudière destinée au chauffage des trains et des deux caisses à eau qui en encadraient le compartiment.
La différence de longueur des dispositifs d’inscription en courbe avant et arrière causait un très fort roulis entre les deux unités accouplées. L’installation d’un dispositif de couplage rigide à cardans entre les deux unités ne résolut pas le problème.
D’un point de vue électrique, un mauvais calage des balais produisait de fréquentes ruptures d’alimentation des moteurs. En fait, les mauvaises conditions dues à la guerre avaient fait négliger les tests au cours de la construction. De plus, le système de freinage initialement conçu en 1912 ne correspondait plus aux exigences des années vingt et, pour couronner le tout, les roues motrices d’un diamètre de 1700 mm étaient surdimensionnées pour du service de montagne.
De ce fait, la EP 209/210 fut radiée dès 1925. La EP 211/212 fut acheminée à Magdebourg en 1926 où elle fut radiée en 1928 avant même d’avoir porté le numéro DRG E 49 00 qu’il avait été prévu de lui attribuer.
Tension et fréquence d’alimentation : 15 kV, 16 2/3 Hz
Puissance horaire : 1765 kW à 55 km/h
Puissance continue : 1290 kW à 65 km/h
Puissance spécifique : 15,6 kW/t
Disposition d’essieux : 2’B+B1’
Entrainement : par faux essieux et bielles d’accouplement
Longueur hors tampons : 16493 mm
Empattement total : 12895 mm
Poids en ordre de marche : 113,0t
Masse adhérente : 68,0t
Vitesse maximale : 90 km/h
Constructeur : Linke-Hofmann
Equipementier électrique : BEW
Moteurs : 2 moteurs alternatifs à excitation série
Nombre total construit : 2
Numérotation DRG : E 49 00 (non appliquée)
Première mise en service : 1921
Dernière radiation : 1928
Schéma de profil des locomotives EP 209/210 et EP 211/212 en état d’origine
Locomotive 2’B + B1’ EP 209/210 des KPEV en gare d’Hirschberg en 1923
Locomotive 2’B + B1’ EP 211/212 des KPEV à Görlitz le 15 août 1923
Je n’ai pas connaissance de reproduction en modèle de cette machine.