1-13) BR 9918 – nouvelle construction DRG (pr. T 40)
Cette locomotive nous ramène au « Feldabahn » évoqué précédemment et ou, depuis 1880, les machines prussiennes Cn2 des catégories T 31, T 32 et T 33 avaient assuré la totalité du service. L’ajout des machines construites à exemplaire unique T 34 (C1’n2 - Krauss) en 1899 et T 35 (Dn2 - Hagans) en 1902 n’avaient pas suffi à répondre à l’alourdissement progressif des trains tractés, et il fallait absolument moderniser le parc moteur de la ligne.
L’administration prussienne, déjà en voie d’intégration au sein de la DRG passa commande de trois nouvelles locomotives au constructeur Orenstein et Koppel, lequel livra les machines en 1923 sous les numéros 8996 à 8998. La numérotation DRG définitive ne fut mise en place qu’en 1925, si bien que les machines furent tout d’abord encore classées comme type prussien T 40. La classification DRG - BR 99 181 à 183 - intervint en 1925.
Proches par leur conception des machines unifiées, puissantes et performantes, ces machines à vapeur surchauffée présentaient cependant des particularités propres à leur service sur des voies à l’écartement métrique aux courbes serrées.
Calqué sur celui des machines construites pour les lignes à voie de 785 mm de Haute Silésie, l’entrainement des roues était du type Luttermöller, les essieux d’extrémité étant entrainés par engrenages internes et les trois essieux médians reliés par des bielles. (Le principe de l’entrainement Luttermöller a été décrit lors du passage en revue de la BR 87 dans la petite histoire de la DRG).
Comme sur la BR 9943-44 (pr. T 39 que nous étudierons plus loin), Orenstein et Koppel avaient usé d’une astuce de construction afin que l’entrainement de la machine fût de petite taille. Les bielles motrices n’étaient pas directement fixées sur le bouton de manivelle des roues motrices mais sur un boulon séparé fixé sur la tête de bielle d’accouplement. Les boutons de manivelle des roues motrices avaient de ce fait pu être réduits en taille, de même que les têtes de bielles. Les tourillons de l’ensemble des roues n’avaient un diamètre que de 100 mm.
Un autre élément de modernité des machines était leur équipement d’un surchauffeur à tubes de fumée de conception Schmidt.
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Les trois locomotives furent dès le départ affectées à la ligne du Feldabahn. Lors de la mise à l’écartement standard de la ligne en 1933/1934, elles furent déplacées sur la ligne Hildburghausen-Heldburg-Lindenau. Les BR 99 181 et 99 182 y demeurèrent jusqu’à la fermeture de la ligne et furent remises en 1946 à l’Union Soviétique au titre des réparations de guerre.
La BR 99 183 fut déplacée au dépôt d’Eisfeld. De là, elle rejoignit en 1956 la ligne du Spreewald où elle resta affectée jusqu’en 1962. C’est à cette époque que fut démonté le système d’entrainement Luttermöller, usé par le temps. D’une machine de type E, la locomotive devint une 1’C1’.
Elle fut alors transférée à nouveau, cette fois sur la ligne Gera-Meuselwitz-Wuitz, et attachée au dépôt de Gera. Bien qu’en 1968, le remplacement de sa chaudière fût mis à l’ordre du jour, il n’eut pas lieu et la machine fut finalement radiée.
Catégorie : Eh2
Distribution : K 55.8
Diamètre des roues motrices : 850 mm
Longueur hors tampons : 8926 mm
Empattement : 4180 mm
Poids total en service : 37,3t
Vitesse maxi : 30 km/h
Fabricant : Orenstein et Koppel
Première mise en service : 1923
Tender : 2 ,5t de charbon
Nombre total construit : 3
Nombre intégré à la DRG : 3
Numérotation : 99 181 à 99 183
Dates de réforme : 1968