Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

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Re: Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

Messagepar Rockandrail
25 Mai 2012, 18:14

Le Basque a écrit:Ils ont la joie discréte dans ces contrées, ils n'avaient pas encore découvert les Zappanales.

Pas l'air très gras non plus, l'alimentation devait être globalement saine.


Les deux dames ramènent les courses pour le mois dans leur petit sac. :diable:
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Re: Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

Messagepar Rockandrail
30 Mai 2012, 17:56

3) les locomotives pour voie de 785 mm intégrées à la DRG



3-1) BR 9940 – ex pr. T 37

Dès le 19ème siècle, la région de Haute Silésie vit s’installer de nombreuses exploitations de charbon et de minerais. La nécessité de pouvoir relier efficacement les mines de charbon aux hauts fourneaux et de dispatcher les produits finis se manifesta tout aussi vite.

C’est ainsi que dès 1851, la compagnie des chemins de fer de Haute Silésie reçut l’autorisation de construire une ligne industrielle à l’écartement de 30 pouces, ce qui se traduisit dans les faits par un écartement de 785 mm.
Exploitée initialement en traction hippomobile, la ligne effectua de premiers essais en traction vapeur dès 1852, sans pour autant abandonner les chevaux, et passa finalement commande en 1855 auprès du constructeur Günther de Vienne (Autriche) de deux locomotives-tender 1’B1’n2, puis de huit machines supplémentaires du même type en 1856.

L’exploitation combinée en tractions vapeur et hippomobile se révélant complexe, la compagnie de Haute Silésie abandonna ce dernier mode de transport à la société Pringsheim, important transporteur généraliste de l’époque. Malgré cela, l’exploitation en seule traction vapeur généra de coûts difficiles à supporter pour la compagnie.
En conséquence, Pringsheim prit à son compte l’ensemble de l’exploitation de la ligne et y conforta la traction vapeur. Le renforcement de ce type d’exploitation amena Pringsheim à commander dès 1872 de nouvelles locomotives. La commande fut octroyée aux constructeurs Hagans et Krauss qui livrèrent entre 1872 et 1875 un total de dix-sept locomotives Bn2. Ces machines furent à leur tour suivies après 1875 de locomotives Cn2 formant la catégorie prussienne T 31 et, entre 1884 et 1900, de versions modernisées par Krauss formant la catégorie T 311.

En 1901, le réseau de lignes à voies étroites de Haute Silésie, entièrement dédié à du trafic industriel, totalisait 170 km et reliait 163 exploitations minières et hauts fourneaux. La flotte de matériel roulant dédiée à ce service comprenait 51 locomotives et 3693 wagons.
Le réseau était devenu depuis 1884 la propriété des chemins de fer prussiens, mais son exploitation resta concédée à Pringsheim jusqu’en 1904. A partir de 1904, les KPEV prenaient la main sur l’ensemble des opérations.

Le réseau de Haute Silésie comportait des rampes de 37‰ et des courbes nombreuses et serrées qui exigeaient beaucoup des performances du matériel roulant et en précipitaient l’usure. De ce fait, et à la différence d’avec le réseau à voies étroites de Thuringe, dès le tournant du vingtième siècle, les locomotives à trois essieux accouplés caractéristiques de l’époque ne pouvaient plus faire face à la demande. Il y avait même urgence car le parc déjà ancien des locomotives allait devoir être remplacé massivement.

Quatre locomotives En2 de construction Hagans qui avaient été livrées jusqu’en 1901 ne répondaient pas aux attentes. Après plusieurs essais, la décision fut prise de demander à Hartmann de mettre en construction un type de locomotive qui répondrait aux exigences suivantes : écartement de 785 mm, poids total en service de 28t, charge par essieu inférieure à 8,5t. La locomotive devait pouvoir engager dans les deux sens de marche des courbes de 35 m de rayon avec un surécartement de 6 mm sans aucune contrainte. La vitesse maximale devait atteindre les 30 km/h.

La faible charge par essieu admise par la voie obligeait à répartir la masse de la machine sur au moins quatre essieux, dont la disposition particulière allait être dictée par les rayons de courbes des lignes. L’on opta en effet pour la disposition d’essieux Klien-Lindner qui avait donné des résultats satisfaisants sur les machines des chemins de fer saxons.

Avec cette disposition, les essieux extrêmes sont reliés aux essieux médians par des arbres mobiles fixés sur un pivot. Lors de l’inscription en courbe, ils confèrent ainsi un mouvement latéral aux essieux médians, lesquels corrigent en retour l’inscription des essieux extrême. La différence de ce système par rapport au bogie Krauss-Helmholtz qui produit le même effet d’inscription en courbe est que le jeu latéral des essieux Klien-Lindner n’est pas obtenu par un montage de type bissel mais à l’aide d’axes creux glissant sur des mandrins fixés au cadre L’autre différence est qu’avec le système Klien-Lindner, tous les essieux sont moteurs car ils sont équipés de manivelles entrainant des bielles d’accouplement.
Les mandrins des essieux extrêmes portent en leur centre un bourrelet sphérique permettant de donner du jeu latéral et radial aux manivelles dans les courbes.

Les locomotives étaient encore à vapeur saturée et dotées de tiroirs plats. Cela suffisait cependant au service attendu, confirmé par une note de service de 1912 vantant le bon fonctionnement des machines. En conséquence, les commandes pour ce type de locomotives allaient être renouvelées.

Les deux premières unités furent livrées par Hartmann en 1902 (Hartmann 2775 et 2776) et furent immatriculées 111 et 112. Dix machines supplémentaires suivirent entre 1904 et 1907, fabriquées cette fois par Orenstein et Koppel (O&K 1430 à 1433, 1474 à 1475, 2146 à 2149), immatriculées 113 à 122. C’est ensuite la compagnie Hagans à Erfurt qui livra deux machines en 1909 (Hagans 604 et 605), immatriculées 123 et 124, suivie à nouveau par O&K en 1910 pour deux machines (O&K 4343 et 4344), immatriculées 124 et 125 et quatre machines en 1912 (O&K 5066 à 5069), immatriculées 127 à 130.

Ce sont donc en tout vingt locomotives T 37 qui équipèrent le réseau de 785 mm de Haute Silésie. Sur ce total, la DRG intégra huit machines comme série 9940sous les numéros 99 401 à 99 408. Parmi elles, la BR 99 406 était la machine Hagans 605. Les sept autres étaient de fabrication O&K (numéros 1431, 1433, 2146, 2148, 2149, 5067 et 5068). Elles furent affectées à la Direction de la Reichsbahn d’Oppeln. Toutes furent radiées en 1933. Les mesures de performances des machines ont été perdues.

Catégorie : Dn2
Distribution : K 44.7
Diamètre des roues motrices : 810 mm
Longueur hors tampons : 6520 mm
Empattement : 3400 mm
Poids total en service : 27,9t
Vitesse maxi : 25 km/h
Fabricant : O et K (avec Hartmann et Hagans)
Première mise en service : 1904
Tender : 1,3t de charbon
Nombre total construit : 20
Nombre intégré à la DRG : 8
Numérotation : 99 401 à 99 408
Dates de réforme : 1933




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Re: Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

Messagepar malletslm
30 Mai 2012, 19:20

Encore une occasion de s'instruire sur un réseau (et un écartement !) méconnu, merci rockandrail ! :yin

Rockandrail a écrit:(...) C’est ainsi que dès 1851, la compagnie des chemins de fer de Haute Silésie reçut l’autorisation de construire une ligne industrielle à l’écartement de 30 pouces, ce qui se traduisit dans les faits par un écartement de 785 mm...

Ce que j'aime par dessous tout dans l'histoire des chemins de fer, c'est qu'en plus on s'nstruit en s'amusant ;) : je découvre par exemple que les "pouces" de Haute-Silésie en 1851 n'étaient pas les mêmes :idea: que dans l'empire britannique à la fin du 19ème siècle, puisque chacun (?) sait que l'écartement de 30 pouces anglais fait 762 mm (écartement dont dérivera celui de 760 mm usité dans l'ancien empire austro-hongrois, mais ça c'est une autre histoire...).

Merci en tous cas pour l'explication du "pourquoi" de cet étrange écartement de 785 mm ! :cool:
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Re: Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

Messagepar tyrphon
30 Mai 2012, 22:06

Bin quoi, les haut-silésiens avaient de gros pouces, voilà tout! :D
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Re: Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

Messagepar Rockandrail
30 Mai 2012, 22:08

tyrphon a écrit:Bin quoi, les haut-silésiens avaient de gros pouces, voilà tout! :D


Ou de petits millimètres? :rhaaa:
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Re: Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

Messagepar POMidi
30 Mai 2012, 23:16

Effectivement, curieux écartement. Et pas loin de la mythique voie de 76. :cool:

Merci Pierre de nous faire découvrir tout cela avec tant de brio. :yin

Pierre, d'en bas.
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Re: Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

Messagepar Rockandrail
03 Juin 2012, 22:37

Nous restons quelques temps en Haute Silésie.

3-2) BR 9941-42 – ex pr. T 38

Les lourdes locomotives à vapeur surchauffée de type T 38 vinrent compléter à partir de 1914 les machines T 37 déjà en service sur les lignes à écartement de 785 mm de Haute Silésie.
27 locomotives au total furent commandées entre 1914 et 1919. Elles furent immatriculées 211 à 237. Toutes sortaient des usines Orenstein et Koppel (O&K 7161 à 7166, 8151 à 8158, 8223 à 8227, 8406 à 8410 et 8731 à 8733).

Les lignes étant toujours difficiles avec leurs nombreux virages serrés, ces nouvelles machines avaient à leur tour été dotées d’essieux d’extrémité radialement réglables. La transmission du mouvement utilisait à nouveau la combinaison de bielles d’accouplement et de manivelles. Le profil particulier de la ligne avait exigé l’installation d’un entrainement compact très particulier qui se distinguait notamment par des cylindres haut placés et disposés en oblique.
Une fois encore, l’entrainement allait être soumis à de rudes contraintes. Il était, comme sur les T 37, de conception Klien-Lindner, mais le fabricant Orenstein et Koppel y avait apporté quelques modifications. Contrairement à la disposition adoptée sur les T 37, les essieux médians étaient ici fixés au cadre. Il n’y avait aucune liaison mécanique entre ces essieux et les essieux d’extrémité. Ceux-ci, toujours composés d’axes creux coulissant sur des tiges fixées au cadre, faisaient donc fonction de bissels mais ils étaient entrainés par l’intermédiaire de manivelles.
Les tiges fixes et les axes creux étaient disposés de sorte que des ressorts hélicoïdaux servissent de rappel lors du déplacement latéral des axes. La répartition des forces et des masses entres les essieux centraux fixes et les essieux extrêmes Klien-Lindner était assurée par un balancier s’appuyant sur un pivot central via un ressort. En liaison avec l’ancrage des essieux fixes, ce dispositif formait une suspension à trois points.

Les restrictions de gabarit avaient amené à disposer les cylindres très à l’intérieur du volume de la machine. Pour y arriver, on les avait placés, ainsi que les guides de crosses, très haut et en oblique. Les bielles motrices attaquaient les roues motrices à l’intérieur des bielles d’accouplement.
Les clapets d’admission d’air et les by-pass étaient commandés par la vapeur depuis le poste de régulation.

Les locomotives disposaient de traverses de tamponnement sur lesquelles étaient disposés, selon les règles en vigueur en Haute Silésie, un dispositif d’attelage central et des tampons latéraux.
Comme des ressorts de suspension traditionnels à lames auraient restreint l’accès au cendrier, les machines étaient équipées de ressorts hélicoïdaux centraux et de fermes longitudinales reposant sur les paliers d’essieux.
Les locomotives de la série T 38 furent aussi les premières machines à l’écartement de 785 mm à être équipées de surchauffeurs à petits tubes de conception Schmidt. Elles possédaient également un réchauffeur d’eau d’alimentation utilisant la vapeur d’échappement.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Sur les vingt-sept machines construites, seize furent remises à la Pologne en 1920 au titre des réparations de guerre. La DRG intégra les onze machines restantes comme série 9941-42 et les numérota 99 411 à 99 421. Les machines intégrées portaient auparavant les numéros KPEV 215, 216, 218, 224 à 227, 230, 233, 234 et 237. Elles dépendaient de la Direction de la Reichsbahn d’Oppeln (aujourd’hui Opole, en Pologne) et stationnaient au dépôt de Karf.
La plupart de ces onze machines avait été radiées en 1939. Les locomotives toujours en service aux PKP furent récupérées lors de l’occupation de la Pologne et intégrées à la DRB en 1942 sous les numéros 99 401 à 99 413 et 99 419 à 99 421.
Je n’ai pas trouvé de renseignements à propos de ce qu’il en est advenu ensuite.

Catégorie : Dh2
Distribution : K 44.8
Diamètre des roues motrices : 820 mm
Longueur hors tampons : 7546 mm
Empattement : 3800 mm
Poids total en service : 32,25t
Vitesse maxi : 25 km/h
Fabricant : O et K
Première mise en service : 1915
Tender : 1,5t de charbon
Nombre total construit : 27
Nombre intégré à la DRG : 11
Numérotation : 99 411 à 99 421
Dates de réforme : 1939




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Re: Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

Messagepar Rockandrail
05 Juin 2012, 21:56

3-3) BR 9943 – ex pr. T 39 et BR 9944 – T 39 remises en construction par la DRG

Les premières locomotives à vapeur surchauffée à cinq essieux accouplés qui allaient former la série prussienne des T 39 furent commandées en 1919, alors que les dernières unités de la série T 38 étaient encore en cours de livraison.
Nous avons vu que le vaste réseau à voie de 785 mm de l’ex Haute Silésie avait, après avoir connu une histoire mouvementée, été repris par les chemins de fer prussiens dès 1904. Son administrateur, G. Stambke, lui avait alors conféré un dynamisme assez inhabituel pour un réseau local à voie étroite.
La croissance du trafic résultant de ce dynamisme avait eu pour résultat d’abandonner les locomotives de type Dn2 et Dh2 au profit de machines de plus grande taille dotées de cinq essieux accouplés. Tout comme pour les machines précédentes des catégories T 37 et T 38, le profil en courbe des lignes et l’étroitesse du gabarit allaient générer des contraintes d’entrainement et de motorisation.

Pour l’inscription en courbe de ces machines, le constructeur Orenstein et Koppel opta pour le système d’entrainement Luttermöller.
Nous avons déjà évoqué par ailleurs le principe de cet entrainement, mis au point par M. Luttermöller, alors directeur technique de la société Orenstein et Koppel, et qui consistait à entrainer les essieux extrêmes de la machine, non pas au moyen de bielles d’accouplement mais par des engrenages.
Dans cette configuration, les trois essieux médians sont fixés au cadre alors que les essieux 1 et 5 sont réglables radialement et latéralement déplaçables. Les engrenages des axes d’essieu 1 et 5 sont entrainés via un pignon intermédiaire par d’autres engrenages fixés sur les axes d’essieux 2 et 4.
Chaque ensemble de deux engrenages et un pignon est monté dans un carter étanche, à l’abri de la poussière. L’ensemble formé par l’essieu d’extrémité et le carter était fixé à un ensemble de ressorts de suspension solidaires de plaques coulissantes fixant le tout au châssis de la locomotive.

Le dispositif le plus remarquable de l’ensemble était la fixation élastique des engrenages aux essieux extérieurs. Le mouvement leur était transmis en souplesse et sans à-coups. Le roulis des machines était ainsi très fortement atténué.

L’étroitesse du gabarit avait ici encore rendu difficile la mise en place de cylindres aux dimensions correspondant à la puissance exigée des machines. La solution trouvée fut, comme sur les T38, de placer les blocs-cylindres en hauteur en les inclinant.

La fixation des têtes de bielles de grandes dimensions sur des roues motrice d’un diamètre plutôt petit n'était pas sans poser quelques difficultés. Une solution inusitée et quelque peu insolite fut trouvée pour réduire l’encombrement de l’entrainement : en règle générale, les boutons de manivelles motrices transmettent directement la force de la bielle motrice aux paires de roues voisines via les bielles d’accouplement. De ce fait, pour résister à l’effort, les boutons de manivelles doivent être généreusement dimensionnés.

Sur la T 39, la bielle motrice transmettait directement son mouvement à la bielle d’accouplement et c’est cette dernière qui entrainait les trois paires de roues accouplées. De par cette conception, les boutons de manivelles et les paliers de bielles pouvaient être de dimensions plus réduites car chacun d’entre eux n’avait à transmettre d’effort que sur une seule roue. L’on avait également renoncé à installer des coussinets ajustables.

Le choix d’une transmission Luttermöller avait enfin présenté l’avantage de ne pas entraver le jeu latéral des essieux extrêmes par la présence de bielles d’accouplement. L’on remarquait également l’aspect compact, trapu, de la machine dont la ligne médiane de la chaudière ne s’élevait qu’à 2000 mm au dessus du rail.

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+


Les premières livraisons eurent lieu en 1919, à raison de deux locomotives numérotées 251 et 252, et en 1920 pour cinq autres machines numérotées 253 à 257.
La DRG intégra cinq de ces sept locomotives comme BR 99 431 à 99 435. Les machines numéro 252 et 253 avaient été remises à la Pologne au titre des réparations de guerre. Ces deux machines seront réintégrées à la DRB en 1939 comme BR 99 436 et 99 437.

La DRG fit remettre le type en construction à partir de 1925. Les six machines nouvellement construites virent leurs roues portées au diamètre de 850 mm (contre 820 mm pour les précédentes) et leur masse augmentée de 4t. Trois machines furent livrées en 1925 : BR 99 441 à 99 443, et trois en 1926 : BR 99 444 à 99 446. Toutes furent rattachées au dépôt d’Oppeln (Opole).
Après 1945, les machines survivantes – dont je n’ai pas le nombre – furent rétrocédées à la Pologne où elles formèrent les séries Tw3 et Tw9.

BR 9943

Catégorie : Eh2
Distribution : K 55.8
Diamètre des roues motrices : 820 mm
Longueur hors tampons : 9304 mm
Empattement : 4744 mm
Poids total en service : 40,0t
Vitesse maxi : 25 km/h
Fabricant : O et K
Première mise en service : 1919
Tender : 1,75t de charbon
Nombre total construit : 7
Nombre intégré à la DRG : 5
Numérotation : 99 431 à 99 435
Dates de réforme : 1939

BR 9944

Catégorie : Eh2
Distribution : K 55.9
Diamètre des roues motrices : 850 mm
Longueur hors tampons : 9304 mm
Empattement : 4744 mm
Poids total en service : 44,0t
Vitesse maxi : 25 km/h
Fabricant : O et K
Première mise en service : 1925
Tender : 1,75t de charbon
Nombre total construit : 6
Nombre intégré à la DRG : 6
Numérotation : 99 441 à 99 446
Dates de réforme : 1939





Avec cette machine, nous en terminons avec les lignes à l'écartement de 785 mm.
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Re: Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

Messagepar malletslm
05 Juin 2012, 22:42

Très intéressant !

Il y a une parenté technique évidente entre cette dernière série et les machines à voie métrique de la série 9918 construite par le même constructeur à peu près la même époque, décrite en page 8 de ce fil... mais celles à voie de 785 mm ont encore un "je ne sais quoi" de plus racé ! :cool:
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Re: Voies métriques et étroites à la DRG, la DB et la DR

Messagepar Rockandrail
09 Juin 2012, 00:28

4) les locomotives pour voie de 750 mm intégrées à la DRG


4-1) BR 9950 – ex wü Tss 3

C’est en 1896 que les chemins de fer royaux du Wurtemberg prenaient en charge l’exploitation des lignes à l’écartement de 750 mm reliant d’une part Lauffen à Güglingen et d’autre part Schlussenried à Buchau.
Quatre locomotives Cn2, à trois essieux accouplés, dotées d’entrainements Klose (déjà décrit par ailleur) avaient été livrées à cet effet par les usines d’Esslingen. Sorties d’usine sous les numéros 2794 à 2797, elles furent immatriculées 21 à 24 par le Wurtemberg et distribuées à raison de deux par ligne. Ce furent les dernières locomotives à écartement étroit équipées du système Klose livrées au Wurtemberg.

Extérieurement, les machines ressemblaient au Tss 4 livrées deux ans plus tôt, mais elles étaient beaucoup plus courtes, leur empattement ne dépassant pas 4000 mm. Des trois types de machines pour voies étroites équipées d’entrainements Klose qui avaient été livrées au Wurtemberg, les Tss3 étaient celles où les contraintes d’exploitation de ce type d’entrainement avaient été mécaniquement le mieux résolues.

Les machines étaient freinées par des freins à vis de construction Exter. Ces freins n’agissaient que sur les roues de l’essieu moteur par l’intermédiaire de patins disposés en haut, en oblique et de part et d’autre des roues. Le matériel tracté était par contre freiné par des freins Westinghouse.

Les locomotives Tss3 furent principalement engagées en service de voyageurs. Malgré un fonctionnement sans à-coups et régulier, les machines eurent à compatir de leurs coûts de fonctionnement et d’entretien élevés. La DRG intégra les quatre locomotives dans sa série 99 sous les numéros 99 501 à 99 504 mais leur usure prématurée les fit radier dès 1927.

Catégorie : Cn2
Distribution : K 33.7
Diamètre des roues motrices : 900 mm
Longueur hors tampons : 7126 mm
Empattement : 4000 mm
Poids total en service : 20,68t
Vitesse maxi : 30 km/h
Fabricant : MF Esslingen
Première mise en service : 1896
Tender : 1,8t de charbon
Nombre total construit : 4
Nombre intégré à la DRG : 4
Numérotation : 99 501 à 99 504
Dates de réforme : 1927


BR 99 501.jpg
BR 99 501, ex wü Tss3 numéro 21 (Esslingen 2794/1896)
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