Pas vraiment (et même pas du tout

) d'accord avec les exemples que tu as choisis.
- "commuter" est un verbe bien français mais qui a un tout autre sens et surtout qui ne peut pas remplacer le terme anglais "to commute" qui n'a absolument pas, lui, dans son champ sémantique (

) la notion de remplacement que possède le verbe français (et les termes de la même famile : commutation, commutatif, etc.) En français on pourrait plutôt se tourner vers le terme "navette" et inventer des dérivés tels que "navetter" ou "navetteurs". L'évolution de la langue c'est aussi ça : inventer des mots nouveaux et pas seulement piquer ceux du voisin.
- "addiction" n'a aucune raison d'être en français puisque notre langue possède le mot "accoutumance" qui lui est très proche au niveau sémantique.
Pour moi "digital" en français se rapporte aux doigts (empreintes digitales). J'ai par exemple une calculatrice digitale : une petite calculatrice mécanique qu'on utilise en actionnant des petits leviers avec les doigts ! Tout comme pour moi le vrai train digital, c'est le train Brio, celui qu'on fait avancer avec les doigts... Pour les éléments de calcul électronique, qui ne fonctionnent pas avec des chiffres ("digits" anglais) mais avec des bits beaucoup plus élémentaires, j'en resterai, contre vents et marées, au "numérique".
Contrairement à ce que pourrait laisser croire les alinéas qui précèdent, je ne suis absolument pas opposé à l'adoption de termes étrangers (ni même anglais) dans la langue française. Je dirai toujours "bulldozer" pltôt que "bouteur". Mais s'il existe déjà ou si on peut créer en français un terme équivalent et justifiant mieux sa place dans le système de la langue française, alors je préfère cette solution.
L'évolution vers une langue unique ? Le globish ?
De toute façon (je crois l'avoir déjà écrit ailleurs dans ce forum) s'il y a une langue menacée de disparition, c'est bien l'anglais. Du temps où je travaillais encore

j'ai eu l'occasion à maintes reprises d'en discuter avec des collègues anglais (en particulier au sein d'un club d'écriture international) et bon nombre d'entre eux sont très inquiets sur l'avenir de leur langue.
Un élément parmi d'autres (ne soyons pas chauvins...) : la langue anglaise adopte chaque année davantage de mots français que le français ne leur en pique. Pour n'en citer que quelques exemples qui me viennent en tête dans le domaine technique (celui que je connais le mieux) on trouve des mots comme : balise, homologation (avec le verbe "to homologate"), etc. Et je me rappelle avoir lu, dans plusieurs numéros (ou doit-on dire "issues") d'une revue littéraire anglaise (mais si, ça existe !) un rude débat sur la validité ou non de l'accent circonflexe dans le mot (anglais) "role". Assez fascinant pour un "outsider"...
Bon, je crois que le débat est lancé
bw
Edit PS. Les termes "navetter" et "navetteurs" ne sont pas de moi, je crois que c'est ce qu'utilisent les québécois.