par Rapide 424
14 Oct 2012, 22:56
Ce post lu "ailleurs" m'a beaucoup touché et j'ai demandé à son auteur la permission de le citer ici. Il me l'a accordé. Très bien écrit, très vrai, et ... touchant, Simplement. Pour un premier post, c'est un post de maître. Je crois qu'il répond bien à la question "Pourquoi le train" (et pas la saucisse roulante ...)
De "Berthelaw" :
J'ai passé quelques mois de vacances, étant enfant, près de Tannay, à Flez exactement, petit hameau en bord de la route Clamecy-Corbigny. C'était dans les années 60. Je me souviens du train que je prenais Gare de Lyon, de bon matin. Tracté jusqu'à Laroche par une BB ou une 2D2 sans doute. Et puis ensuite on passait à la vapeur. Les 242. On cheminait bien lentement. On avait le temps de bien apprécier les paysages, forts agréables d'ailleurs. En général les voitures étaient des Bruhat. Je voyageais en seconde... avec ma carte ou mes permis - je ne me souviens plus mais fils de cheminot - Gare de Lyon - nous avions cet avantage en "nature", qui ne compensait probablement pas les petits salaires de la Compagnie Nationale, mais c'était tout de même appréciable. Mes parents n'avaient pas de voiture...
Il y avait effectivement une première, à moitié fourgon peut-être du style A"qq chose" D. Un look comme on n'en voit plus...
On arrivait à la gare de Flez Cuzy Tannay vers midi. Il faisait en général bien chaud. Ensuite le train continuait vers Corbigny.
Je me souviens quand nous passions en voiture - mon oncle avait une Aronde toute bleue et j'adorais être assis devant, sans ceinture bien sur - donc quand nous passions au PN et qu'il était fermé! Parfois c'était le train, avec sa 242 poussive, et parfois la Micheline comme on disait. En fait un Picasso, et j'adorais ça! Comme ce temps est loin maintenant.
Au retour vers Paris, en général en septembre - je me souviens de rentrées très tardives à cette époque - j'aimais retrouver le 1500 à Laroche, et le 140 jusqu'à Paris. Ensuite, fallait reprendre une 5100 jusqu'à Maisons-Alfort, et bientôt, retrouver l'école...
Le Morvan n'a jamais été honoré par le rail. Et ça continue.
J'adore le Tgv. Descendre à Nîmes en moins de 3 heures ou à Marseille, quel bonheur. Et l'Est, à 320...
Mais le rail ne doit pas seulement être le Tgv. Le rail a un rôle essentiel à tenir dans la perspective écologique et énergétique qui vient. Je ne comprends pas que la SNCF n'appréhende pas cette "fenêtre". Il faut voir à moyen et long terme. Bien sur que le transport "individuel" - et encore, ce mot est-il à revoir - bien sur que ce transport restera indispensable. Le train ne peut pas vous déposer devant votre maison. Mais l'articulation des moyens est impérative. A quand des véhicules urbains ou péri-urbains, à prendre en sortie de gare? Électriques il va sans dire...
Tout cela nous éloigne du Morvan et de ses 242 que j'aimais tant. Et pourtant, elle fumaient beaucoup, et n'avançaient pas bien vite...
Bonne soirée à tous