Les voyageurs ont le cul trop délicat

[POMidi]

Je te laisse cette assertion.

Note quand même que je n'ai pas écrit que les roulants étaient des privilégiés. Chaque situation est le fruit d'un long héritage et en discuter nous amènerait fort loin. Je respecte les cheminots et pour les fréquenter souvent, je sais qu'une partie d'entre eux sont malades de voir ce qui se passe, notamment pour le fret.

Je n'excuse pas les erreurs de gestion et de prévisions qu'il y a eu. Mais je dit qu'il ne faut pas en rajouter et que même s'il ardemment souhaitable de remplacer les BB 17000 et autres, ils ne faut pas faire payer le pot aux usagers et qu'il faut que le service payé soit rendu. Ce n'est pas en aggravant la situation par une attitude jusqu'au boutiste que l'on défendra le rail. Si les cheminots font signer des pétitions pour l'accélération du remplacement du matériel en IDF je signe avec les deux mains. Mais qu'en attendant ils fassent, au mieux pour transporter ceux qui en ont besoin. C'est comme cela qu'ils pourraient se rendre populaires: en faisant rouler malgré les graves erreurs de gestion qui conduisent à maintenir en service un matériel suranné. Cela s'appelle ce donner le beau rôle; et là, malheureusement, ils ne savent pas faire.

Amicalement.

Pierre

[joseph]

bon bah puiqu'on part sur le fret...

Ce qui me choque assez dans le discours des ferrovipathes, c'est le racisme anti camion qui règne en maitre!
Pour ma part, je ne suis ni cheminot, ni transporteur routier, je suis simplement passionné de tout (ou presque) ce qui est moyen de transport mécanique. En particulier le rail (eh ouais sinon je n'aurais rien à faire ici ) et la route. Les autres moyens me touchent un peu moins car je ne baigne pas dedans au quotidien (avion et bateau...).
D'un point de vue totalement idéaliste, le rail et la route sont fait pour se complèter.
Oui oui, vous avez bien lu.
Ce qui m'emmerde sur la route, ce n'est pas de voir des camions, c'est de voir par exemple des transporteurs espagnols traverser la france, la belgique et le danemark pour aller livrer une théière en suède .
Ce qui est aussi illogique que de vouloir faire du porte à porte avec un train!!!
Si on utilisait les moyens de transport suivant leurs aptitudes propres, on emmènerait des marchandises de grandes villes vers d'autres grandes villes en train, et le reste du trajet se ferait en camion. Ouais je sais ça ne marchera jamais car il y a toujours un gugusse qui va décider de grossir pour bouffer l'autre et tout faire avec ses moyens à lui...

Qand à la réorganisation interne de la SNCF, j'ai arrèté d'essayer d'y comprendre quelque chose, vu qu'à mes yeux c'est devenu un immonde boxon incompréhensible ou chacun mène sa petite guéguerre dans son coin.

Bref, je reste donc avec ma petite exploitation idéale réduite à l'échelle, qui ne se met pas en grève et ou tous les types de transport en présence vivent en harmonie...

[joseph]

Ce qui est aussi illogique que de vouloir faire du porte à porte avec un train!!! .

Quid des EP ? c est à cela que servent les wagons isolés ...

Ah j'étais sûr de la remarque
OK je précise car je me suis mal exprimé.
Une entreprise qui possède un EP ne remue pas qu'un colis de trois kilos par jour!
Ce que je veux dire c'est que souvent dans des entreprises moyennes, on souhaite pouvoir envoyer ou recevoir à n'importe quel moment des colis qui ne justifient pas le déplacement d'un wagon, aussi petit soit-il. Dans ce cas, il est plus facile et plus pratique d'utiliser un camion. N'en déplaise à certains, le transport par rail n'est pas d'une flexibilité énorme et c'est normal. N'oublions pas que c'est grâce à cette rigidité (relative) que l'on arrive à faire voyager des marchandise sur de longues distances à une vitesse et un coût moyen défiant toute concurrence.

D'autre part, le rail ne va pas jusque chez tous les industriels! alors que la route peut le faire aisément!

Là on retrouve d'ailleurs les racines de l'implantation du chemin de fer qui reliait régulièrement, à une lointaine époque, les bourgades que les routes étaient incapable de désservir correctement, faute de moyens de transports et de l'état même des chemins!

[Le Basque]

"Un coût moyen défiant toute concurrence"

Sans doute bien inférieur au cout global réel, du fait de la prise en charge par la collectivité d'une partie de ces couts : subventions, péages ne prenant pas en compte l'usure réelle des infrastructures par les transporteurs routiers et ainsi de suite.

[BRUNO L]

Pourquoi la SNCF écarte t -elle de ses embauches, des passionés de trains qui se ferait un plaisir de conduire des machines bruyantes ou inconfortables . Je ne suis pas contre le confort mais quand on a apprécié le vacarme d'une boite de vitesse d'autorail ABV ou ABH entre Nantes et Bordeaux ou les ruades d'une 2D2 à 140 , je peux dire, ça c'est du chemin de fer ! La loco Meuse de 1903 que j'ai eu la joie de conduire avait tendance à " tamiser " et au bout d'une journée, on avait les hanches en compote. Mais je n'aurais laissé ma place pour rien au monde ! Pour le fret et le train en général, un service publique ne peut pas être rentable mais il rend service . Cela peut-il se chiffrer ? B L

[XTof_vl]

Bruno, pour une journée, je te donne raison. Pour toute une vie, et alors que des améliorations sont possibles, c'est plus difficile comme choix.

[BRUNO L]

Tout a fait. Je ne suis pas contre les fauteuils ergonomiques, il faut suivre le progrès dans le confort. La différence entre la celle de moto qui équipait les 2D2 et un siege de TGV, heureusement qu'il y a des gens qui ont installé ça. Oui c'est vrai, ceux qui font ça jour et nuit pendant trente ans, doivent apprécier la souplesse et le moelleux du siége. C'est comme de serrer les tirefonds à la machine plutot qu'a la clef ! Quand je pense que des patrons ne voulaient pas installer d'abrit sur les machines à vapeur de peur que les gars s'endorment !!! Comme si on pouvait dormir sur une vapeur !!! B L

[domi]

Pour le fret et le train en général, un service publique ne peut pas être rentable mais il rend service . Cela peut-il se chiffrer ? B L

Sauf que les lois de l'économie étant tenaces, l'expérience montre un peu partout dans le monde que le fret ferroviaire reprend des parts à la route quand les compagnies ferroviaires abandonnent l'optique "service public", qui trop souvent sert à s'affranchir des nécessaires études de marché et des réformes à effectuer.

C'est le cas par exemple avec le Royaume Uni et le Mexique: le fret ferroviaire dans ces deux pays était en train de mourir à petit feu, et il s'est très fortement redynamisé au détriment de la route grâce à une restructuration (qui dans les deux cas a également été une privatisation) et à une politique commerciale agressive préalablement inexistante.

Dans le cas du Mexique, à la fin de FNM (Ferrocarriles Nationales de Mexico) en 1995 la part du rail était en gros de 12% en tonnes x Km ( à comparer aux 40% du rail aux USA à cette époque déjà). Maintenant elle est de 22%. C'est pas encore idéal, mais c'est un très net progrès.

Domi

[domi]

Pourquoi la SNCF écarte t -elle de ses embauches, des passionés de trains qui se ferait un plaisir de conduire des machines bruyantes ou inconfortables .

Nonobstant ce que je disais ci-dessus, je suis tout à fait d'accord avec toi.

Domi

[Rodolphe]

Economiquement je veux bien entendre tes arguments Domi, et je les partage.

Mais je n'irais certainement pas jusqu'à écrire que la privatisation du chemin de fer anglais est une bonne chose... Je pense même exactement le contraire. Pas par idéologie je le précise ! Cette privatisation est une catastrophe pour les passagers !

Rodolphe